La Baume-Latrone, petite soeur de Chauvet?

Marc Azéma relevant sur papier une figure de mammouth, Baume-Latrone, © http://www.midilibre.fr

Marc Azéma relevant sur papier une figure de mammouth, Baume-Latrone, © http://www.midilibre.fr

Midi Libre est un quotidien du Languedoc, traitant, d’économie, de sport, de loisir, mais présentant aussi des petites annonces. l’article dont il est question ici est rédigé par Anne-Sophie Fontanet, journaliste rédactrice de Midi Libre et d’autres magazines comme le Figaro. il s’agit de l’a présentation de la grotte de la Baume-Latrone comme potentielle « petite sœur » de la grotte Chauvet.

Ainsi, des archéologues cherchent à percer les mystères de cette grotte, à Sainte-Anastasie, car sa configuration n’est pas sans rappeler celle de Chauvet. Spectaculaire, atypique, marquante. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la grotte de La Baume-Latrone, cavité des gorges du Gardon, à quelques kilomètres de Nîmes, sur la commune de Russan-Sainte-Anastasie.

Découverte en 1940 par trois lycéens nîmois, elle est classée monument historique depuis 1941. Cette cavité présente plusieurs similitudes avec la renommée grotte Chauvet en Ardèche, selon Marc Azéma, qui y mène des recherches avec ses collaborateurs. « Le style des dessins avec des mammouths et des félins nous a fait penser à Chauvet. Certaines figures sont très similaires. Elle daterait de l’Aurignacien soit 30 à 36 000 ans avant notre ère. Ce qui en fait un des rares sites au monde liés aux origines de l’art », détaille l’archéologue.

Aujourd’hui, une vingtaine de dessins, faits à la main avec de l’argile, sont toujours visibles dont un grand plafond avec une douzaine de figures. Ce lieu avait, selon les spécialistes, une fonction de sanctuaire où des rites à caractère religieux étaient sûrement pratiqués. Grâce à ses recherches, l’équipe scientifique a généré une base de données importante afin d’obtenir une couverture photographique la plus précise possible des secteurs ornés, ainsi que des relevés en trois dimensions.

Technique de peinture polydigitale, Félin de la Baume-Latrone, © http://www.universcience.fr

Technique de peinture polydigitale, Félin de la Baume-Latrone, © http://www.universcience.fr

Dans le site internet Universcience (créé par le rapprochement de la Cité des sciences et de l’industrie et du Palais de la découverte, et qui a pour objectif de rendre les sciences accessibles à tous) se trouve un article rédigé par le journaliste scientifique Perdo Lima, dans lequel la grotte de La Baume-Latrone est aussi qualifiée de « petite sœur » de Chauvet de part sa disposition et ses peintures.

D.P

Datation de la grotte Chauvet

Grotte Chauvet, Chevaux et rhinocéroces

Grotte Chauvet, Chevaux et rhinocéros, charbon de bois, © http://www.iesanetwork.com

Le site du Ministère de la culture, ainsi qu’une page de Wikipédia (encyclopédie libre en ligne, sur laquelle tout le monde peut participer) et un article du Metropolitan museum of art ( Musée d’art à Manatthan. Les collections du Met comptent plus de deux millions d’œuvres d’art provenant du monde entier et représentant une gamme d’objets très divers) écrit par Jean Clottes (Responsable de l’étude scientifique de la grotte Chauvet) mais aussi un article du journal Le Figaro écrit par Yves Miserey (journalisme chroniqueur médias) nous renseignent plus précisément sur le sujet de la datation plus ou moins contestée de la grotte Chauvet, sur les méthodes employées pour aboutir à ces résultats, et enfin, l’impact de ces datations anciennes sur les théories de préhistoire de l’art.

Datations

Des datations directes effectuées en 1995 ajoutent une dimension inattendue à la découverte de la grotte. En effet, trois échantillons pris sur deux rhinocéros et un bison tracés au charbon ont donné des dates comprises entre 30 340 et 32 410 avant le présent. Compte-tenu des marges statistiques, cela signifie que ces peintures ont été faites à une date très ancienne, autour de 31 000 ans avant le présent, dans un intervalle de 1 300 ans.

La grotte Chauvet tient donc son caractère exceptionnel du fait qu’elle a été occupée par les hommes à deux périodes très anciennes, l’Aurignacien et le Gravettien, selon le préhistorien Jean Clottes. Selon les scientifiques en charge de l’étude, les œuvres pariétales auraient été réalisées au cours de la première seulement. Pour d’autres auteurs, seuls les dessins réalisés avec des charbons dateraient de la période la plus ancienne, les dessins faits avec de l’ocre datant du Gravettien.

Les premières datations par le carbone 14 ont créé la surprise par leur ancienneté (31 000 ans). Elles ont été mises en doute en 2003 puis 2010 par certains archéologues, Christian Züchner, Paul Pettitt et Paul Bahn notamment, qui estimaient ces peintures plus récentes sur la base de critères stylistiques. La grotte Chauvet a toutefois bénéficié d’un nombre exceptionnel de datations directes pour lesquelles les échantillons furent confiés à plusieurs laboratoires, difficilement contestables et acceptées aujourd’hui par la majorité des préhistoriens. Des parallèles stylistiques ont été établis avec certaines statuettes découvertes en contexte aurignacien indubitable, telles que l’homme lion de Hohlenstein-Stadel.

Bouleversement de la préhistoire de l’art

Enfin, les thèmes représentés et la date très haute de certaines des peintures de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc vont à l’encontre des schémas de A. Leroi Gourhan, qui ont profondément influencé la recherche sur l’art pariétal depuis la parution de son ouvrage majeur en 1965. Son style I, corrélé avec l’Aurignacien, ne peut plus s’appliquer qu’à des sites archaïques, en majorité localisés en Dordogne. La nouvelle découverte échappe totalement à ce cadre. Quant à la structure de la cavité, et plus particulièrement à l’organisation des panneaux, avec des félins et des rhinocéros en position centrale dominante, elle est contraire aux idées, longtemps admises, de Leroi-Gourhan, pour qui les félins, par exemple, devaient se trouver sur les marges, dans les entrées ou dans les fonds.
L’étude de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc ne fait que débuter. Au cours des années qui viennent, une masse considérable d’informations viendra s’ajouter à ces premiers éléments, et d’autres surprises sont probables. Cependant, l’importance et l’originalité de cette caverne ardéchoise sont telles, même à ce stade préliminaire, que l’on peut dès à présent être certain que, comme ce fut le cas lors de la découverte d’Altamira et de Lascaux , notre connaissance des premières manifestations artistiques de l’humanité va franchir un palier décisif.

D.P

L’art pariétal, chronologie et techniques de réalisation

Charbon de bois notamment utilisé pour le tracé des contours des félins de la grotte Chauvet, © www.natura-sciences.com

Charbon de bois notamment utilisé pour le tracé des contours des félins de la grotte Chauvet, © http://www.natura-sciences.com

Nous avons cherché à comprendre comment avaient été réalisées les représentations de félins de la Grotte Chauvet. Il n’y a pas d’études à proprement parler sur les techniques utilisées dans cette grotte, mais nous partirons du principe qu’elles devaient vraisemblablement être les même ou du moins se rapprocher des procédés utilisés dans d’autres grottes ornées qui ont-elles eu une étude approfondie.

Pour cela nous cumulerons les informations de plusieurs sources. Sur le blog educadom, réalisé pour des élèves de primaires mais inspiré des articles du site de l’encyclopédie Larousse on trouve une présentation assez simple mais précise de l’art pariétal. Nous utilisons aussi deux sites internet qui, bien qu’à visée commerciale présentent des informations scientifiques approuvées des chercheurs. Le premier article est issu d’Hominidés, (site internet proposant la vente d’ouvrages sur différents thèmes archéologiques), il se base sur des publications telles: La naissance de l’art de Michel Lorblanchet (aux éditions errance) ou Aux origines de l’art d’Emmanuel Anati (aux éditions Fayard). Les auteurs de ces livres sont des archéologues, des préhistoriens, …  importants dans le milieu de la recherche archéologique préhistorique. Le deuxième article provient de Clio (site internet proposant des voyages à thèmes) il traite de L’art rupestre dans le monde et a été réalisé d’après Jean Clottes, un préhistorien français responsable de la conservation des oeuvres de la grotte Chauvet et spécialiste de l’art préhistorique au Paléolithique. Nous allons donc grâce à ces différentes références pouvoir vous présenter l’art pariétal par sa chronologie, sa typologie ainsi que ses techniques (gravures et peintures).

D’après l’archéologue et historien André Leroi-Gourhan l’art pariétal peut être classé chronologiquement. Il se base sur des critères stylistiques qui lui permettent de distinguer 4 styles:

– Le style I, ou style primitif qui correspondrait au gravures « grossières » de l’aurignacien.

– Le style II, ou style archaïque, correspondant aux oeuvres gravettiennes dans lesquelles les figurations sont réduites à quelques traits simples et dépourvues de détails.

– Le style III, qui comprendrait certaines représentations de la grotte de Lascaux, caractérisées par un perfectionnement du modelé ainsi qu’une adjonction de détails anatomiques.

– Le style IV, qui correspond à un plus grand réalisme des figurations, dont le modèle est rendu par des hachures ou des variations dans la densité des couleurs.

Cependant la découverte de la grotte Chauvet vient remettre en cause cette chronologie. En effet, les peintures datées devraient correspondre au style II. Pourtant les figures animales de cette grotte font parties des plus réalistes jamais découvertes, ce qui les fait appartenir au style IV pourtant beaucoup plus récent. C’est pour cette raison que la datation de la grotte Chauvet est tant critiquée (voir La datation de la grotte Chauvet, ainsi que Présentation de la Grotte Chauvet Pont d’Arc).

L’art pariétal dont Leroi-Gourhan fait mention est composé à la fois de la peinture (que l’on retrouve dans la grotte Chauvet) mais aussi de la gravure (technique beaucoup plus courante). Nous allons désormais voir ces deux techniques.

La gravure : La technique de base consiste à enlever de la matière grâce à un outil pour créer un contraste de couleur entre la zone gravée et le fond. Le plus souvent cela donne une gravure claire sur un support foncé, mais il existe de nombreuses variations. Afin d’enlever la matière il existe deux techniques principales : le piquetage et l’incision ainsi que le raclage. Le piquetage est la technique la plus répandue, sur toutes les époques et tout les continents. Elle consiste à utiliser une pierre dure (un galet par exemple) pour frapper et entamer la surface rocheuse. L’incision et le raclage sont assez semblables dans leur procédé de réalisation :  il s’agit de prendre un outil tranchant et d’entamer la roche par frottement.

La peinture : Les oeuvres peintes sont beaucoup moins nombreuses mais cela ne veut pas dire qu’elles ont été moins réalisées, cela est du à un problème de conservation, les peintures étant plus affectées par les conditions atmosphériques en extérieur. Des études sur leur procédé de réalisation on permit de retrouver les techniques. L’une d’entre-elles consiste à utiliser un bâton de pigment comme crayon, du charbon de bois, de l’hématite rouge… pour réaliser un tracé (le remplissage des surfaces internes n’est pas réalisé de la même façon). Dans la grotte Chauvet, les tracés noir ont été réalisés de cette façon. Bien qu’il y ai une utilisation de couleur, on ne peut cependant pas parler de peinture à proprement parler. La « véritable » peinture implique d’utiliser deux éléments au moins : le pigment pour la couleur (minéral ou végétal), un liant (l’eau, le sang, l’urine, la graisse). L’utilisation de la peinture plus ou moins liquide s’est faite de multiples manières. La plus simple est de l’appliquer, voire de l’étaler au doigt. On peut aussi se servir d’un pinceau ou d’une peau animale. C’est de cette façon que sont traitées les surfaces pleines des figures. Une technique très spéciale a été inventée de nombreuses fois. Il s’agit du pochoir. La peinture est prise dans la bouche et projetée par crachotements sur l’objet à dessiner placé contre la paroi : son empreinte apparaît ensuite en négatif. Assez curieusement, le sujet principal ainsi réalisé est la main.

D.P. et M.D.

La grotte Chauvet-Pont-d’Arc

Grotte Chauvet, vue générale, © http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/chauvet/fr/

Le site Wikipédia, encyclopédie libre en ligne à laquelle tout le monde peut participer propose un article sur la grotte Chauvet. Nous complèterons ces informations à l’aide d’un second article tiré du site Hominidés (site commercial proposant des rubriques sur des thèmes variés se rapportant pour la plupart à l’archéologique et l’évolution de l’Homme et proposant en annexe des livres en rapport avec les thèmes abordés par le site) écrit par Jean Clottes (préhistorien français et indépendant scholar depuis longtemps affecté à la grotte Chauvet)

La grotte Chauvet-Pont-d’Arc est une grotte ornée du paléolithique supérieur (Aurignacien entre 35 000 et 10 000 ans avant notre ère) située en Ardèche (France).
Le site comporte 420 représentations d’animaux, qu’il s’agisse de peintures ou de gravures pariétales.

– Géographie et historique:
La grotte est située dans le département de l’Ardèche, région Rhône-Alpes sur la commune de Vallon-Pont-d’Arc, plus précisément au lieu-dit de la Combe d’Arc.
La grotte Chauvet porte le nom de son inventeur, Jean-Marie CHAUVET, qui la découvre le 18 décembre 1994 (Eliette BRUNEL et Christian HILLAIRE sont les deux autres découvreurs du site).

– Particularités:
La grotte Chauvet est est l’une de plus anciennes grottes ornées au Monde, datant de 31 000 ans BP.
Les thèmes abordés sont essentiellement animaliers, comme c’est généralement le cas dans l’art paléolithique. Toutefois, les animaux dits dangereux tels les lions, rhinocéros, mammouths sont ici exceptionnellement fréquents.

– Protection:
La grotte ne sera jamais ouverte au public afin d’éviter les erreurs qui ont détériorées les peintures de Lascaux.
Elle fait également l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 octobre 1995.
Cette grotte fait l’objet d’un projet porté par l’État, visant a construire un espace de restitution de la cavité, fac-similé dont l’ouverture est prévue en 2014.

D.P